Néanmoins, j'apprécie énormément d'être en route tôt le matin. Les routes sont désertes, ce qui permet de rouler tranquillement et sans stress. Lorsque la circulation est dense le matin, nous sommes généralement arrivés à une ferme et pouvons nous concentrer sur le déchargement. Nous raccordons alors les tuyaux du camion au silo, où le fourrage est ensuite soufflé par pression d’air. La plupart du temps, nous déchargeons le camion entier dans plusieurs silos d'une seule ferme, puis nous nous rendons à l'usine de production d'aliments UFA ou melior la plus proche. Une fois arrivés, nous chargeons à nouveau le camion, puis nous nous rendons dans la ferme suivante. Parfois, nous transportons aussi des céréales et des composants bruts d'un silo à céréales et les livrons à des moulins ou des usines d'aliments.
Dans le cadre de notre travail, nous changeons tous les jours d'endroit, nous nous rendons dans des localités reculées et magnifiques quelque part en Suisse. Selon le camion, nous empruntons des routes que je n'oserais même pas prendre avec la voiture en tant que nouveau conducteur. En croisant d’autres usagers sur des routes étroites, j'aperçois de temps en temps des regards indescriptibles. Pour ma part, je me suis habitué aux routes étroites et je me fie à l'expérience de mon formateur et aux véhicules bien entretenus, dont certains disposent de quatre roues motrices.
J'aime beaucoup le fait que nous soyons tous les jours à l'air libre. Peu importe qu'il fasse chaud, qu'il pleuve ou qu'il fasse froid en hiver et qu'il faille mettre des chaînes à neige. Cela rend ma journée de travail variée et passionnante.
Avec la mise en place des cloisons, le chargement à l'usine, la pose des tuyaux et le déchargement au moyen d'une télécommande ultramoderne, j'ai gagné en autonomie de semaine en semaine. Au bout de plusieurs semaines déjà, j'aurais pu me déplacer seul si j'avais pu et su conduire le camion. Les mois suivants ont passé très vite. Au bout de six mois, j'ai passé l'examen de cariste et j'ai débuté mon stage de trois mois au Centre Logistique.